22.11.2005
Mircea Anghelescu
Nina Cassian
Eugeniu Coşeriu
Ruxandra Cesereanu
George Gană
Gheorghe Grigurcu
Angela Marinescu
Ileana Mălăncioiu
Marta Petreu
Dieter Schlesak
Ion Stratan
Mihai Şora



LE SOURIRE ET LA PLUME

LA CULTURE ROUMAINE EN MOUVEMENT



Entretiens réalisés
par
Rodica Binder, Daniel Cristea-Enache et Angela Furtună



Présentation, notes et traduction du roumain
par
Luiza Palanciuc


Éditions LiterNet





Marta Petreu

LE DON DE L'UBIQUITÉ

Entretien avec Daniel Cristea-Enache



Notes et traduction du roumain
par
Luiza Palanciuc








Daniel Cristea-Enache: Chère Madame Marta Petreu, vous êtes poète et essayiste, directrice d'une revue culturelle mensuelle («Apostrophe» [«Apostrof»]) et éditrice, autrement dit une présence active dans notre vie littéraire et, dans le même temps, professeur de philosophie à la Faculté. Vous venez de publier un livre important sur Cioran, Un passé trouble ou la Transfiguration de la Roumanie, qui vous a «avalé», pour la documentation, des dizaines d'heures de recherche des sources, dans les bibliothèques: auriez-vous une formule secrète de cette ubiquité? Comment arrivez-vous à faire, simultanément, tant de choses, et de les faire bien?


Marta Petreu: Mon cher collègue et ami, il est vrai: je fais un tas de choses, celles que vous venez de dire et bien d'autres. Avec le temps, vous découvrirez vous-même, je pense, la «formule secrète» de l'«ubiquité», comme vous dites: le travail. Je travaille. Continuellement. Ce n'est pas une particularité tout à fait roumaine, bien qu'elle ait trouvé, dans la philosophie roumaine, deux théoriciens: Rădulescu-Motru et Blaga. Tel est le secret: j'aime travailler, même lorsqu'il s'agit de travaux bien humbles, comme par exemple faire le ménage dans la rédaction de l'«Apostrophe». Lorsque je suis devenue un peu plus mature, ce qui m'est arrivé tardivement, vers l'âge de trente-cinq ans, j'ai découvert le plaisir de travailler et la possibilité qui vous est donnée d'être seul pendant le travail, sans que cela vous gâche pour autant la joie.
Honnêtement parlant, je fais en même temps toutes ces choses que vous dites, sauf de la poésie... Je n'ai plus écrit un seul vers depuis une éternité. Je pense qu'il faut, pour la poésie, en plus de la voix de l'ange qui vous dicte, un peu de paresse... La paresse en tant que liberté, cet instant heureux où l'on est dans l'attente d'une voix qui vous dicte.



Daniel Cristea-Enache: Quelle est la chose qui vous tient le plus à cœur, dans l'hypothèse où vous pourriez faire, tout de même, un «classement affectif»?



Marta Petreu: Je ne sais pas. Je les aime toutes. Je pense, néanmoins, être plus attachée à la poésie. Le reste signifie, comme je le disais, beaucoup de travail, plutôt que du talent.



Daniel Cristea-Enache: Pour revenir au livre sur Cioran: ne pensez-vous pas que l'étude des culpabilités «de droite» de nos intellectuels est en quelque sorte inactuelle, dans un contexte où l'on s'attache, habituellement, à celles «de gauche»? Après la Révolution, nos analystes, à quelques exceptions près (les plus sérieux) se sont penchés sur le Goulag, laissant l'Holocauste à une autre occasion, pour ainsi dire. Naturellement, les extrêmes se touchent: mais pourquoi donc ne se touchent-ils pas aussi dans une analyse «globale» de l'extrémisme politique?



Marta Petreu: Ne nous précipitons pas. Pour une analyse «globale» des extrémismes qui ont envahi le siècle dernier de sang et de malheur, il faut, avant toutes choses, des analyses de détail. J'enseigne l'histoire de la philosophie roumaine, et je suis venue donc, tout naturellement et obligatoirement, au contact de l'extrême droite roumaine. Comment pourrais-je enseigner Nae Ionescu et ses disciples, Cioran, Eliade, Noica etc., sans une analyse de l'extrémisme légionnaire? Pourtant, petit à petit, j'approche aussi le décryptage du totalitarisme d'extrême gauche. Par exemple, en traitant l'évolution d'Eugène Ionesco, j'ai été obligée de prendre acte des mécanismes et des mises en scène du totalitarisme communiste, auxquels Ionesco a succombé en 1946.
Il y a, entre l'extrême droite légionnaire et l'extrême gauche communiste, à mon sens, une différence essentielle, à savoir que l'extrême droite légionnaire est, comme le disait aussi Alexandru George dans un article du début des années 90, notre produit national, la révolte de notre inconscient collectif, mauvais et rancunier. En revanche, le communisme n'est pas une invention roumaine, mais un produit d'importation, infligé ici par des traités internationaux et par la force des armes soviétiques. Ensuite: les jeunes intellectuels de l'entre-deux-guerres – tels que Cioran, Eliade, Noica etc. – qui ont flirté avec les légionnaires, l'ont fait de leur plein gré, choisissant, dans les conditions d'un état démocratique et d'un système politique pluriel, donc en toute liberté, le mouvement politique le plus réactionnaire jamais révélé en Roumanie. Bien au contraire, les intellectuels qui ont «choisi» le communisme, l'ont fait dans les conditions d'un état totalitaire, avec un parti unique; l'«option» n'a plus été, pour ceux-là, un choix à proprement parler, mais une adhésion forcée. Il s'agit d'une différence importante, qui ne doit pas être ignorée et qui, à mon avis – en tant qu'individu né dans un état communiste avec parti unique, donc individu ne connaissant pas la démocratie sur sa propre peau – relativise, dans bien des cas, pas tous, vraisemblablement, la responsabilité morale et intellectuelle de l'adhésion au communisme.
Tenez, prenons un exemple: en 1938, Noica entre dans la Légion, et, en 1940, avant et après l'instauration de l'état nationalo-légionnaire roumain, il écrit toute une série d'articles enthousiastes et implacablement légionnaires. Son geste – dont je connais les circonstances – est un libre choix. Emprisonné par le régime communiste, Noica se montrait disposé, en prison, comme il le raconte lui-même dans Priez pour le frère Alexandre [Note], de devenir «entraîneur de marxisme», donc de faire le pacte avec le diable, pour ainsi dire. Eh bien, pour sa première option, faite en liberté, on peut le juger d'un point de vue moral; pour sa seconde «péripétie», réfléchie en prison, ce n'est plus possible. Or, dans les années du socialisme réel, toute la Roumanie était, en réalité, une prison, une prison grande comme le pays. Les culpabilités pour le Goulag doivent être recherchées, je pense, très haut, au niveau des mécanismes de décision, de direction, de surveillance, ou bien au sommet des mécanismes d'exécution et moins, peut-être pas du tout, au niveau des individus qui s'y sont soumis.
C'est ce que je pense maintenant. Si je me mettais à faire des recherches détaillées sur l'époque communiste, j'y mettrais quelques nuances ou changerais d'avis.



Daniel Cristea-Enache: J'ai le sentiment que vous êtes un esprit éminemment «rationaliste». Vous avez isolé, pour mieux les réfuter, dans une analyse froide, absolument pas attendrie (bien au contraire) par leur chaleur, tous les «brouillards», les «brumes», les incertitudes et ambiguïtés «lyriques» dans les discours des intellectuels attirés par l'extrême droite.



Marta Petreu: Oh, pauvre raison! Je ne fais qu'essayer de réfléchir, d'être juste et honnête. Le discours ténébreux de l'extrême droite légionnaire ressemble, sur bien des aspects, au Programme du Parti Communiste Roumain, de sorte que je n'ai pas eu de mal à garder mes distances. En fait, il m'a terriblement marqué. J'ai travaillé pendant quatre longues années pour mon livre sur Cioran. L'intention était, au départ, d'en faire un petit ouvrage, d'une centaine de pages, pas plus, pour commenter la Transfiguration... et ses satellites. Les seules choses encourageantes, d'un point de vue moral, étaient le regret et la honte que Cioran avait ressentis par la suite pour cette péripétie politique de sa vie.
Eh bien, je me suis longuement étendue avec la documentation, j'ai lu des centaines, des milliers de pages de l'extrême droite, légionnaire ou pas. J'ai été remplie d'horreur. En lisant les textes d'extrême droite – je le répète: pas seulement les textes des légionnaires, pas seulement ceux de l'entre-deux-guerres, mais aussi ceux antérieurs – je me suis trouvée mal et j'ai eu honte. Je me suis trouvée mal et j'ai eu peur aussi lorsque j'ai lu certaines pages de Cioran, particulièrement les articles de la période allemande. Je me suis demandée, avec crainte, ce que j'aurais été si j'avais vécu à cette époque, si j'avais été prise, moi aussi, par cette furie lourde des abîmes roumains, l'ultranationalisme...
Croyez-moi, ce ne fut pas une recherche facile, d'un point de vue moral. Le contact avec le mal a ce don de troubler la raison. N'oubliez pas que je n'ai pas, pour ma part, l'expérience réelle, vécue, de la démocratie, de ce qui est bien et juste, de ce que l'on peut ou ne peut pas faire. Je suis née dans un état totalitaire et j'ai été intoxiquée, comme tous les autres, par son idéologie. De sorte que la vérité et le bien, le désirable social et politique je n'ai pu les obtenir par un simple renversement de l'idéologie communiste – qui fut mon cadre de vie jusqu'à l'âge de trente-cinq ans. La recherche sur l'époque de l'entre-deux-guerres a fait partir en fumée quelques illusions intellectuelles – par exemple celle d'avoir été une époque authentiquement démocratique – et, sur le coup, cela m'a accablée. De toute manière, c'est notre passé, il faut l'assumer tel quel, truffé de maladies collectives et de culpabilités. Je pense que la clé de certains excès de l'époque du socialisme réel se trouve dans la période de l'entre-deux-guerres et dans ses excès. De même, je pense que la clé de bien des échecs de ces dix dernières années – corruption, politique politicienne, justice précaire, comportement non démocratique – y compris la clé de la configuration politique actuelle, lorsque Corneliu Vadim Tudor est arrivé jusqu'au second tour du scrutin des élections présidentielles, se trouve dans tout ce qui s'est passé depuis 1918 à aujourd'hui.
La démocratie est une réalité qui s'apprend, et nous, les Roumains, nous n'avons pas eu le temps de l'apprendre sérieusement: les vingt ans de démocratie de l'entre-deux-guerres ont été minés en souterrain par l'extrémisme, et le demi-siècle de communisme nous a détruit tout souvenir de la normalité.


Daniel Cristea-Enache: Est-ce que ce rationalisme, indispensable à l'homme de science, ne vous pose-t-il pas de problèmes dans l'hypostase de poète? N'élimine-t-il pas le lyrisme, cet ineffable dont parlait Vladimir Streinu, avouant son impuissance à le disséquer?



Marta Petreu: Il semblerait que oui. Pour ma grande douleur, comme je vous l'ai déjà dit, je n'ai plus écrit depuis des années un seul vers...


Daniel Cristea-Enache: Pour passer à une autre «facette»: après dix ans d'«Apostrophe», on peut risquer un bilan. Quelles ont été les victoires de cette revue, et quels ont été ses échecs, si jamais vous en voyez un? Y a-t-il des noms nouveaux, découverts par «Apostrophe», des «vieux» problèmes, résolus d'une façon spécifique? Quel est le trait particulier de la revue?


Marta Petreu: Dans les années 80, après la fin de mes études, je rêvais – au sens propre, c'est-à-dire pendant le sommeil – que j'étais en train de fonder une revue; des souvenirs paradisiaques d'«Equinoxe», pendant les années de faculté, sortaient à la lumière, pendant le sommeil. J'ai eu de la chance, je suis arrivée à avoir une revue et à la diriger pendant dix ans. Je l'ai gardée bec et ongles, elle a été mon petit jouet, que j'ai défendu avec un entêtement enfantin. Car elle a toujours été en danger. Je l'aime. Je suis heureuse d'y publier les textes des autres, y faire des numéros splendides et mêmes des farces. Je l'enrichis numéro après numéro. C'est une bonne revue et, comme disait une de mes amies, «visible». Cela veut dire que je l'ai réussie. C'est-à-dire que nous, les trois-quatre personnes qui la faisons, la rédaction d'«apostrophes», nous faisons une bonne chose, par laquelle nous resterons dans l'histoire littéraire. Des victoires? J'y ai publié la plupart des écrivains que je souhaitais publier, avec des textes excellents. Des échecs? Oui, par exemple j'ai voulu réaliser – en 91, je crois – un entretien avec Gellu Naum, et il m'a refusée, prétextant que c'est une revue excessivement politisée... Mais je me suis vengée, moi aussi, et lui ai fait une farce de toute beauté, tout à fait dans son style d'avant-garde: j'ai publié une de ses phrases sur les bottes comme publicité pour les chaussures de l'usine Clujana. Et l'usine m'a payée pour la publicité, bien évidemment!
Je m'amuse beaucoup avec cette revue, je dois l'avouer!
Le propre de la revue (et de la maison d'édition): les récupérations, les documents, les «dossiers». J'ai publié de jeunes auteurs: Judith Meszaros, très soutenue dans ses débuts poétiques; Sanda Cordoş, pour la recherche et les essais, dont j'ai publié le livre l'année dernière; en prose – Ileana Urcan, dont le roman est achevé et des fragments déjà publiés.
Notre fierté: le Procès du «camarade Camil» [Petrescu], la remise en circulation de I. D. Sîrbu, le dossier de Sorana Ţopa, les lettres de jeunesse de Cioran vers Ţincu, le début – posthume! – d'Arthur Dan, le volume Straja dragonilor de Negoiţescu, le numéro Caragiale, de 1992, le numéro Vona-Ovidiu Constantinescu, Petru Dumitriu (Vârsta de aur...), le recueil de poèmes de Mircea Zaciu, que nous allons lancer dans quelques jours. L'«enquête sur la famine», il y a quelques années, l'«enquête sur Mioritza et Maître Manole». Les dossiers Zaharia Boilă de cette année. Avec toutes les facéties, raisonnables ou pas, que nous y mettons. Oui, nous existons.

Daniel Cristea-Enache: Le contact et (le contrat) avec les étudiants est, je suppose, revitalisant. Une avant-dernière question, appliquée à l'«ultime» facette de votre activité: sur qui misez-vous, dans la jeune génération, en tant que voix distincte, personnelle, «entière» dans le discours philosophique? Y a-t-il déjà un nom, parmi vos étudiants?


Marta Petreu: Oui. C'est là que le bas blesse, comme on dit. Je voudrais bien faire quelques découvertes... Lorsque j'étais professeur de lycée, mes élèves m'entouraient de leur énorme affection continue. En faculté, où je suis professeur de philosophie roumaine, non seulement je ne suis pas aimée, mais je n'ai même pas de succès. Mes étudiants – que je reçois déjà formés et déformés, dans le second semestre de la troisième année – n'ont pas une grande estime pour la philosophie roumaine. J'ai eu la certitude que le fait de parler clairement et avec des informations précises leur fait penser que je suis un peu sotte. Le fait de faire des liens avec la littérature, la musique, la peinture, les amène à me considérer «poète», au sens péjoratif du mot.
Le département de philosophie de la Faculté d'Histoire et Philosophie de Cluj est orienté vers d'autres directions que mes propres recherches. Les étudiants de la section de philosophie ont le sentiment que la philosophie descend, comme le Saint Esprit, sur les têtes penchées, et qu'elle n'a rien à voir avec l'histoire, la politique ou les autres domaines – la littérature, l'art, la musique, le théâtre etc. – d'un champ stylistique donné. De sorte que je suis non seulement un professeur sans succès, mais aussi sans «disciples». Pensez-y: j'ai une revue entre mes mains et n'arrive pas à trouver un étudiant qui écrive un compte rendu pour un livre de philosophie ou, généralement, de théorie, dans «Apostrophe».
J'exagère un peu, mais si peu; j'ai, naturellement, chaque année, un petit nombre de bons étudiants; la fin des études les disperse aux quatre coins du monde.... Par exemple, j'ai fait quelques tentatives de publier des étudiants et des diplômés qui me paraissaient prometteurs, comme Mihai Giuglea (avec une étude sur Camil Petrescu), Călin Drăgan (avec des courts essais psychanalytiques) et bien d'autres. Mais, après deux ou trois collaborations, ils se volatilisent je ne sais où, je les perds et ne les revois plus réapparaître ailleurs. Ma seule réussite dans ce domaine est Alexander Baumgarten, un jeune collègue du département, mais pas un ancien étudiant, dont j'ai soutenu la carrière de traducteur du latin en roumain, en publiant deux ouvrages d'Anselme de Canterbury...


Daniel Cristea-Enache: Ce n'est pas un truc très original, mais il marche toujours: avec mes remerciements de rigueur, je vous prie de formuler une seule question (que je n'aurais pas eu l'inspiration de vous poser) et d'y répondre ensuite...


Marta Petreu: Je pense que c'est suffisant. Je vous remercie.





Cluj, 29 novembre 2000


Note: Il existe une traduction en français de Priez pour le frère Alexandre [Rugaţi-vă pentru fratele Alexandru, Bucureşti, Editura Humanitas, 1990, Colecţia „Totalitarism şi literatura Estului", ISBN 973-28-0173-5, 125 p. in 8°]: inédite, pour l'instant, en attente d'éditeur [n. tr.]






Référence


Marta Petreu – «Le don de l'ubiquité», publié dans l'ouvrage Le sourire et la plume. La culture roumaine en mouvement, Entretiens réalisés par Rodica Binder, Daniel Cristea-Enache et Angela Furtună, Présentation, notes et traduction du roumain par Luiza Palanciuc, Paris-Bucarest, Éditions LiterNet, à paraître prochainement (fin 2005). Livre téléchargeable gratuitement sur le site de la maison.
[http://www.liternet.ro/]

Rédacteur et éditeur format. pdf Acrobat Reader: Luiza Palanciuc

Illustration de la couverture: Anik Karadjian – Haïku, 2004, mixte sur toile, 80 x 80 cm.
[http://anik-karadjian.fr.st/]




Marta Petreu


Née en 1955 en Transylvanie, Marta Petreu vit à Cluj, la ville où elle enseigne. Docteur en philosophie de l'Université de Bucarest, elle enseigne aujourd'hui à l'Université de Cluj. Poète et essayiste prolixe, elle est également une des animatrices de la vie culturelle roumaine, en tant que rédactrice en chef de la revue littéraire Apostrof. Elle est lauréate de plusieurs prix nationaux et internationaux. L'imaginaire poétique de Marta Petreu est profondément marqué par les conflits religieux qui ont éclaté au sein même de sa famille. Son père, un «paysan à la stature élevée, aux yeux bleus dont personne n'a hérité» adhère en 1945 à un culte néo-protestant. S'ensuivent des désaccords violents. Pleine d'une tension viscérale, la poésie de Marta Petreu est, de son aveu même, «une poésie noire, dure, extrême et violente, dirigée contre moi-même; c'est une poésie de la vaine tentative de dialoguer avec Dieu». La poésie de Marta Petreu recherche le dépassement du corps, synonyme de douleur et d'imperfection.
[note des Belles Étrangères: http://www.belles-etrangeres.culture.fr/Marta-PETREU ]



Daniel Cristea-Enache



Né en 1974 à Bucarest, Daniel Cristea-Enache est licencié ès lettres de l'Université de Bucarest et docteur en philologie de la même Université, où il enseigne actuellement. Il est également directeur de l'image dans le Groupe Éditorial Corint et chroniqueur littéraire pour la revue «România literară». De 1997 à 2005, il signe la rubrique littéraire de la revue «Adevărul literar şi artistic», y publiant des études, des essais et des entretiens. Il est collaborateur des revues «Caiete critice», «Ramuri», «Ziarul de duminică», «Lettre internationale», «Apostrof», ainsi que des journaux «Adevărul», «Ziua», «Curentul».
Il a publié le volume Concert de deschidere [Concert d'ouverture], avec une préface de C. Stănescu, aux Éditions de la Fondation Culturelle Roumaine, Bucarest, 2002; deuxième édition chez LiterNet (2004); Ileana Mălăncioiu, Recursul la memorie. Convorbiri cu Daniel Cristea-Enache [Ileana Mălăncioiu, Le recours à la mémoire. Entretiens avec Daniel Cristea-Enache], Éditions Polirom, Iaşi, 2003; Sertarul Scriitorului Român. Dialoguri pe hârtie [Le tiroir de l'écrivain roumain. Entretiens sur papier], Éditions Polirom, Iaşi, 2005.
Prix de début attribué par la revue «România literară»; prix de début de l'Union des Écrivains de Roumanie et prix «Titu Maiorescu» de l'Académie Roumaine pour le volume Concert d'ouverture.

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