30.10.2011
am rămas orfan de cuvinte
 
cuvântul Mamă
cuvântul Tată
au dispărut din cooperativă
 
vitrina e şi ea orfană
 
în expoziţie
au rămas doar
câteva paranteze şi ghilimele zdrenţuite
orfane şi ele
de substantive şi verbe
 
pe străzi
printre fumegânde lăzi de gunoi
aleargă pe peste tot şopârle flămânde
 
în căutare de orfanii
pitiţi
pe după cuvinte



suis orphelin de mots
 
le mot Maman
le mot Papa
ont disparu de la coopérative
 
la vitrine est également orpheline
 
dans l'exposition
il ne reste plus
que quelques parenthèses
et des guillemets en lambeaux
orphelins eux aussi
de substantives et de verbes
 
dans les rues
parmi les poubelles fumantes
courent dans tous les sens des lézards affamés
 
à la recherche des orphelins
tapis
derrière les mots

***

quedé huérfano de palabras
 
la palabra Mamá
la palabra Papá
han desaparecido de la cooperativa
 
la vitrina
huérfana también
 
en la exposición
sólo quedan andrajosas comillas
paréntesis rotos
 
ni sustantivos
ni verbos
 
en las calles
entre los cubos de la basura humeante
corren por todos lados lagartos hambrientos
 
en busca de los huérfanos
escondidos
detrás de las palabras

1 comentariu

  • Réflecteur de tension...
    Souabria Thérèse., 19.11.2011, 00:29

    En lisant ce poème, je ressens: "l'unicité de la parole de chaque être, ne devrait-elle pas refléter en conscience, celle de son émetteur?
    Les poètes ne sont-ils pas les gardes-fou, pour nous rappeler la vivifiante énergie active d'une parole, d'une écriture libérée du carcan "dit" de l'utilisation appropriée des mots? Et par cela même, nous rappeler qu'elle est infinie?
    Ainsi, pour être action, ne doit-elle pas être, résonateur des sens, et s'aménager sa place particulière, individuelle dans la communication collective?
    Et m'apparaît à travers ce poème, les mots comme réflecteur de la tension entre le personnel et le collectif, dans sa perpétuelle négociation...

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