et pourtant, depuis des lustres, elle a, dos au mur, égayé les vieilles pierres, les froides surfaces de béton, les plaques de tôle ondulée et les vitrines aguichantes.
Promouvant l'art abstrait ou plus classique pour les yeux exercés d'un passant avec un esprit de poète, au côté d'un beaujolais nouveau, d'une photographie connue rephotographiée, d'un slogan ameutant les meutes, d'une information utile pour des masses désinformées, les couleurs criardes de l'affiche ont été étalées par un illustrateur dont le nom sera perdu à jamais ou sera recherché quand souvent il sera trop tard puisque la pluie dégoulinante, le soleil brulant et des mains ennemies les auront réduites en pâte informe d'un pâle souvenir de ce qu'elles ont été.
Heureusement, des récolteurs d'affiches ont su les décoller, en récolter des fragments pour mieux les lacérer comme Jacques Villeglé par exemple pour en faire un art de la rue, ce qu'elles sont... par définition!
Les nouveaux temps technologiques ont mis fin aux supports papier qui ont fait l'objet de cette petite récolte sur le pixel, lors de déambulations d'ici de là.
L'idée, l'objectif, le message, la coordination des couleurs, le cheminement du regard etc. sont toujours essentiels mais...!
(Louis Guermond, Sibiu, Roumanie, Europe)