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Le carton, plus dur que du béton... !
Cela peut vous paraitre invraisemblable, mais pourtant... !
La Petite Place, enfin libérée de ses voitures ventouses et polluantes, était silencieuse ce matin-là, presqu'endormie sous différents paquets et couches de cartons que j'apprendrai plus tard, posés judicieusement.
A la lumière rasante, des formes parallélépipédiques m'ont apparues comme faisant parties d'un projet d'architecture du célèbre architecte américain Peter David Eisenmann (Chiesa a Tor Tre Teste Roma-Musée de l'holocauste. Berlin) ou coniques comme retenues de la Sagrada Familia par le maitre Gaudi quand les encorbellements prendront des aspects étranges à la lumière du soir venu.
Les dispositions sont sur un tracé pour l'artiste monsieur Olivier Grossetête et les membres de son équipe qui se feront aider par des volontaires du Festival International de Théâtre (FITS). Des représentations en 3D des bâtiments en devenir sont affichées à la disposition du public.
Les cartons alors pliés, découpés, collés, renforcés se sont transformés en poutres porteuses, élevés comme un mur de pierre de couleur chaude comme la pierre de Carro qui aura servi à la fondation de Marseille d'où vient l'artiste.
La tour de la cathédrale évangélique et la Casa Artelor proches verront alors leurs bâtisses- sœurs, sans s'en offusquer. Le plaisir est pour les yeux.
Apres la construction, vient le temps de la déconstruction programmée avec l'aide du public.
L'œuvre éphémère a du sens.
Les cordes et l'huile de bras en viendront à bout en quelques fractions de secondes dans un silence feutré, me rappelant la chute bruyante mais tout autant rapide d'un amas de béton et son ferraillage d'une tour d'une usine devenue non rentable.
Le public a la liberté de tout aplatir à pieds-joints.
(Louis Guermond, Sibiu. Roumanie. Europe. Aout 2021)
https://www.sibfest.ro/spectacol/548
